DRESDE

Au Château de la Résidence/Residenzschloss, presque entièrement détruit en 1945 et progressivement reconstruit, les appartements électoraux ont récemment fait l’objet d’une ambitieuse restitution. Au rez-dechaussée se déploie la Voûte verte/Grüne Gewölbe historique, qui tient son nom du vert couleur malachite de plusieurs salles de l’aile ouest où les électeurs accumulaient autrefois leurs trésors dans un décor de stucs et de miroirs d’une richesse inouïe. En contrepoint de cette mise en scène baroque, le premier étage présente un choix des plus beaux chefs-d’œuvre de la collection dans une muséographie d’une grande pureté : cette Nouvelle Voûte verte/Neues Grüne Gewölbe transporte les visiteurs de l’admirable Kunstkammer d’Auguste Ier (1526-1586) aux extravagances baroques imaginées pour Auguste le Fort par les orfèvres Diglinger. Nous achèverons la visite du château par le Cabinet Turc/Türckische Cammer, aujourd’hui l’une des plus belles collections d’armes, de costumes et de harnachements de chevaux de fabrication ottomane, rassemblée depuis le XVIIe siècle par les souverains de Dresde. Le Zwinger, vaste complexe palatial construit par Auguste II dans les années 1730 abrite aujourd’hui plusieurs collections remarquables, dont celle des porcelaines et celle des d’instruments scientifiques. La première, récemment scénographiée par Peter Marino, est de réputation mondiale et illustre la passion d’Auguste II pour les céramiques orientales, qui trouva son aboutissement dans la fondation de la manufacture de Meissen, la première manufacture européenne qui réussit à percer le secret de la véritable porcelaine, exécutée à partir de kaolin, dont on découvrit des gisements en Saxe au début du XVIIIe siècle. Dans sa proximité immédiate, la Galerie de Peinture / Gemäldegalerie Alte Meister est particulièrement remarquable pour ses collections anciennes, dont les origines remontent à la Renaissance et qui rivalisa dès le XVIIIe siècle avec les principales galeries princières ou royales européennes. L’Albertinum, à l’origine un arsenal édifié au XVIe siècle, fut reconstruit dans un style néo-renaissance en 1887, sous le règne du roi Albert, pour abriter la collection saxonne de sculptures. Gravement endommagé par la grande crue de l’Elbe en 2002, le bâtiment a été magnifiquement réaménagé par l’architecte allemand Volker Staab ; il est consacré à l’art du Romantisme à nos jours, au prisme d’expositions thématiques où se confrontent sculptures et peintures. Le château de Pilllnitz, résidence de plaisance placée sous le signe de la chinoiserie, implantée sur les rives de l’Elbe à l’est de la ville, abrite aujourd’hui le musée des arts décoratifs. Accessible en bateau, sa visite sera l’occasion d’un coup d’œil sur les rives de l’Elbe, réputée pour la beauté des villas qui y furent construites à partir du XIXe siècle