Guillaume GARCIA-MOREAU

Guillaume
GARCIA-MOREAU
Responsable du site patrimonial de La Colle Noire/Maison Christian Dior - Montauroux

Carte d'identité

Guillaume GARCIA-MOREAU

Spécialité : Architecture, décor et ameublement des grandes demeures.

Année du diplôme : 2001.

 

Si vous deviez définir l’École du Louvre en 3 mots ? 

Autonomie, Immersion et Prestige.

J’ai toujours eu envie d’étudier à l’École du Louvre. Principalement en raison de cette spécificité : étudier de manière chronologique et exhaustive l’histoire de l’art et dans la même temps, dès la première année, la possibilité de choisir une spécialisation. Mon baccalauréat en poche, c’est donc à Paris que je suis venu m’installer, autonome, fasciné par le prestige de l’École et des lieux à découvrir, pour une immersion au cœur de sujets qui me passionnaient.

 

Un(e) enseignant(e) ayant marqué votre scolarité ?

Plus qu’un enseignant, c’est le département des Objets d’art du musée du Louvre qui a été pour moi un lieu de découverte et d’enrichissement permanent. La figure tutélaire de Daniel Alcouffe reste très présente, ses immenses connaissances, sa bienveillance et sa vision étant des leçons pour une vie entière.

 

Une oeuvre coup de coeur durant votre scolarité ?

Etonnamment l’œuvre qui demeure inoubliable – pour ne pas dire insurpassable – dans le cadre de ma scolarité à l’École du Louvre n’est pas liée aux objets d’art ni aux arts décoratifs. Il s’agit de la Sainte Famille à l’Escalier de Nicolas Poussin. Le paradoxe est que cette œuvre appartient au Cleveland Museum of Art et n’a été présentée au département des Peintures du Louvre que dans le cadre d’un échange temporaire. Le choc ressenti lorsque je l’ai donc découverte par hasard demeure intact. Voilà un exemple concret de ce que m’ont apporté à la fois l’École et le Musée : au delà de ses propres trésors, découvrir une œuvre majeure appartenant à un autre musée…

 

Votre parcours depuis votre départ de l'École du Louvre en quelques mots ? 

Après mon diplôme de deuxième cycle (mémoire de recherche Les fêtes du mariage du dauphin en 1745), j’ai poursuivi à l’université mes recherches sur des demeures emblématiques, sous la direction du Professeur Daniel Rabreau (mémoires de recherche sur Le château de Saint-Ouen à l"époque de madame de Pompadour et Les résidences de Mesdames de France). Et c’est dans le marché de l’art que j’ai eu diverses opportunités, en France et à l’étranger. Revenu à Paris, après quelques années à m’occuper de la documentation de l’antiquaire Benjamin Steinitz, j’ai pris en charge la gestion de sa galerie lors de son déménagement dans un hôtel particulier en face de l’hôtel Bristol, rue du Faubourg-Saint-Honoré.

 

Quelles sont vos missions actuellement ?

Depuis 2016, je gère le château de La Colle Noire, près de Grasse dans le sud de la France, non ouvert au public bien que de nombreux visiteurs soient reçus. Appartenant aux Parfums Christian Dior depuis 2013, il s’agit de l’ancienne résidence secondaire de Christian Dior dans les années 1950. Le château d’une surface d’environ 1300m2 a été entièrement restauré et remeublé tel qu’il était à l’époque de M. Dior, le domaine occupant désormais une surface de 5 hectares. 

A l’époque de Christian Dior, les 90 hectares étaient plantés notamment de fleurs à parfum – jasmin, rose, lavandin – et c’est ce lien avec le parfum qui donne une légitimité et un ancrage uniques à cette propriété et aux Parfums Dior dans la région de Grasse, dont les savoir-faire liés au parfums ont récemment été classés au Patrimoine Immatériel de l’Humanité par l’Unesco. Dans ce contexte, ma mission est celle d’être un chef d’orchestre, gérant absolument tous les aspects du site, depuis le budget et le management de l’équipe jusqu’à la communication, depuis les enjeux de conservation jusqu’à la réception des visiteurs de marque. 

 

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous pour les jeunes diplômé(e)s ?

Il me semble que le moteur principal de tout parcours est l’expérience – quelle qu’elle soit, bonne ou mauvaise, jugée comme réussie ou médiocre sur le moment. Car ce sont précisément ces moments qui viennent avec le temps forger un jugement, poser la bonne distance, affiner une formation et préciser des choix afin de saisir les opportunités qui ne manquent jamais de se présenter – à la condition de savoir les voir pour les saisir… 

 

Pour en savoir plus sur le château de La Colle Noire :

Cliquez ici.